En
écoutant une interview de Pascal Dusapin, compositeur, sur son opéra « a
quia ».
Instantané
Instantané
prêt
depuis longtemps
là
là là
et
l'aigu s'improvise
s'imprègne
monte
et monte encore
puis
s'explose en plein vol.
Fort
triste dépression
achevée
un matin.
Persiste
un fil
métallique
analogue à la voix
d'une
diva en plein sanglots
à
la limite de la blettise
qui
opéra
a
quia.
Chant
nageant
dans
le sang épais de la tragédie :
plat
compliqué sauce musique.
Dire
un appareil sémantique
c'est
mentir
tic
tic tac
mensonge
et Cie.
Symphonique
l'orchestre est mutique
c'est
sans dire
toute
une vie
tu
entends
toute
une vie
sans
rien se dire
de
quoi se dévorer
au
silence réduit.
L'aigu
cherche sa voix
monte
aigu lui aussi
l'autisme
est confirmé.
T'es
comme moi
tu
vois bien
pas
plus d'autorité qu'une limace
qu'une
baleine :
c'est
presque fini
et
t'as toujours rien dit
de
ta chute innommable.
Sacrée
maladie !
Ça
manque de clarté et ça manque de dieux
mais
dis-le dis-le
nom
de Dieu
que
tu es une ombre frappée de lumière
et
qui tombe.
Dis-le
dis-le
tom-ber
tom-ber tom-ber
chu-ter
chu-ter chu-ter
dis-le !
(Non
(Non
je
ne veux pas
laisse-moi
partir
fais
sans moi
fais-les
rire
moi
je pars me confesser
confiteor
et mea culpa
je
me sauve tu vois
avant
d'avoir péché.
S'arrêter.
Croupir
et s'accroupir
pisser
chercher
l'eau dans le sable
et
ne trouver que soi
que
son cri
si
aigu si aigu si aigu
qu'il
faudra l'enterrer
avant
la nuit.)
Toute
une vie
toute
une _
pour
en arriver là.
Là
là.
JoH 06.09.14