TRADUTTORE…
Jeux de langues,
jeux d’amour,
de ta langue à la mienne,
mon sang n’a fait qu’un tour.
Si je te lis à contresens,
n’en fais pas une tragédie :
entre maladresse et dépit,
soudain ma langue se délie.
Qui s’y frotte prend sa couleur
et ses envies,
et ses accents, sa mélodie.
Tu me fais saliver, ami,
ta langue dans ma bouche
sonne comme un dédit.
J’ai trempé tes mots dans mon encre
de seiche, de Chine ou d’ailleurs,
avatars ou métamorphoses
chaque mot en devient plusieurs.
Ton caractère n’est pas le mien
et quand nos langues se confondent
plus personne n’y comprend rien.
Ta langue mange dans ma main,
elle m’échappe, prend des sens incertains.
Je mélange mon souffle au tien
et pour un instant d’harmonie,
nos langages n’en font plus qu’un.
J’interprète tes sentiments :
Je te trahis.
Je te traduis.
Josiane HUBERT
août 2004.
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